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25 novembre 2013

La France peut-elle réduire de 40 % ses émissions de GES ?

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Edito: 25 novembre 2013

Alors que la Conférence internationale sur le Climat de Varsovie (COP19) s’achève sur un bilan mitigé, la situation climatique de la planète, elle, se détériore. Pour de nombreux experts, il ne fait pas de doute que les politiques climatiques actuelles ne donnent pas des signaux suffisants pour diminuer les émissions de GES, ni même d’ailleurs pour ralentir leur taux d’accroissement.

Ainsi, l’Organisation Météorologique Mondiale a relevé que la teneur en CO2 dans l’atmosphère a augmenté de 2,20 ppm en 2012, alors que la moyenne décennale se monte à 2,02. Plus inquiétant encore, certains progrès réalisés ne sont pas à mettre au crédit des politiques énergétiques mais tout simplement à la stagnation économique qui caractérise certaines régions du globe, et en particulier l’Europe. Mais surtout, les principaux acteurs responsables de ces émissions ne projettent aucun signe de ralentissement. Ainsi la Chine a vu passer en 40 ans sa consommation de charbon de 1Mdt à plus de 3,6 Mdt, entrainant une hausse de ses émissions de près de 300%. Même l’Allemagne, le champion européen des EnR, a vu ses émissions ré-augmenter en 2012, du fait d’un recours accru au charbon, au détriment du gaz naturel.

Une nouvelle gouvernance à établir d’urgence

Comme le dit Christian De Perthuis, «il n’y a plus aucun lien entre le prix du carbone et les réductions d’émissions en Europe». D’où la proposition de création d’une autorité indépendante supranationale qui pourrait gérer le montant des quotas d’ETS sans en référer au pouvoir politique et qui éviterait les transferts d’émissions inter-régionaux (à l’instar du charbon américain, chassé par le gaz de schiste et consommé en Allemagne). Du côté de la Commission Européenne, les réflexions s’accélèrent en vue de la fixation d’un nouveau scénario de diminution des émissions qui serait à la fois «clair, inconditionnel et domestique» . En pratique, trois niveaux de réduction sont actuellement évoqués, entre – 35%, – 40%, – 45% en 2030 sur la base des émissions de 1990. Le Secrétaire d’Etat à l’Energie et à l’Environnement du Royaume-Uni va même plus loin en proposant -50% et, pour cela, vient de lancer une coalition de 13 Etats (dont l’Allemagne, la France, l’Espagne, l’Italie et, bien sûr, le Royaume-Uni) et de grands groupes industriels dont Shell et Coca-Cola. L’UFE ne peut que se féliciter d’une telle initiative. En effet, pour l’UFE, la politique énergétique européenne devrait être recentrée sur un seul objectif cohérent et contraignant, celui de la réduction des émissions à un niveau très conséquent, le développement des EnR ou de l’efficacité énergétique ne représentant que des moyens d’action dont l’usage devrait être laissé à l’initiative des Etats. Concernant le niveau de l’objectif 2030, l’UFE considère qu’il est nécessaire au préalable d’évaluer les coûts et les moyens exigés par les différents scénarios.

Prendre en compte certaines réalités pour la France

En 2011, la France a émis 485 Mt de Gaz à effet de serre. L’objectif de -40% par rapport à 1990 suppose d’économiser 170Mt par rapport au niveau actuel. Rappelons au passage que sur ces 485 Mt émis actuellement, seuls 30 Mt, soit 6% du total, proviennent du fonctionnement du secteur électrique, tous moyens thermiques confondus. En supposant que les émissions du secteur soient réduites de 50% – ce qui serait déjà un effort considérable – cela ne permettra d’économiser que 15 Mt. Autrement dit, si la France veut atteindre son objectif de 40%, c’est clairement sur l’usage des combustibles fossiles dans le chauffage (résidentiel ou tertiaire) et dans le transport (véhicules individuels ou collectifs, transport de marchandises), que se situe le potentiel de réduction massive des émissions, comme le rappelle d’ailleurs François Dauphin du cabinet HP: «le développement [en France] d’un volume additionnel de production d’électricité verte n’a de sens que s’il est accompagné d’un transfert vers l’électricité d’usages fortement carbonés, tels que le carburant des véhicules ou le chauffage au fuel. Car c’est bien là que l’enjeu français pour une réduction massive des émissions de CO2 se situe». Au moment où la France réfléchit au projet de loi de programmation énergétique, il est essentiel que celui-ci ait pour axe central la mise en œuvre d’une stratégie bas carbone pour le pays. Celle-ci doit être fondée sur des objectifs de réduction des émissions de CO2 et non sur des trajectoires de développement de tel ou tel moyen de production ou de réduction de la demande. C’est à ce prix que la France, citée, à l’heure actuelle, parmi les pays développés, comme un modèle de «sortie» des énergies fossiles (à la suite de la première transition énergétique des années 1970), conservera et amplifiera son leadership et pourra contribuer de façon décisive à la lutte contre le réchauffement climatique.

Présentation de l’UFE

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Présentation de l'UFE

L’Union Française de l’Electricité (UFE) est l’association professionnelle du secteur de l’électricité. Elle représente les entreprises de l’ensemble de la chaine de valeur du secteur électrique français : producteurs, gestionnaires de réseaux, fournisseurs d’électricité et de services d’efficacité énergétique.

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